ces petits bouts de planète... (qui ont usés mes baskets!)

Nous sommes en 1626. Les gens de l'autre pays du fromage, ceux qui ne sentent pas, les hollandais débarquent sur la côte nord-est du continent américain. Devant eux s'étend une île déserte de 20 km de long et 4 km de large, situé entre l'Hudson et L'East River. Une large piste traverse l'île de bout en bout, au milieu des herbes folles. Le gouverneur hollandais, Peter Minuit propose aux indiens d'acheter l'île pour 60 florins (l'équivalent de 24$). Les indiens acceptent sans sourciller car pour eux, cette vente n'a pas de valeur, la terre ne peut s'acheter. Les pauvres, ils auraient bien fait de consulter un avocat car on sait comment ça c'est fini!

Aujourd'hui cette large piste s'appelle Broadway et l'île Manhattan, le coeur de New York, l'une des plus grandes villes du monde.

Mais New York, ce n'est pas que Manhattan; NYC se compose en cinq boroughs (districts): Manhattan, le plus célèbre; Brooklyn et son célèbre pont en pierre; Queens, où l'on mange d'excellentes lasagnes; le Bronx, plus célèbre pour ses mauvaises fréquentations que son magnifique zoo (personnellement je n'ai jamais osé y mettre les pieds, et pourtant je suis loin d'être une chochotte) et Staten Island où à ce qu'on m'a dit a de vrais plages. Pour la petite anecdote, nous avons bien une fois pris le ferry pour ce districts, à la recherche des plages. Mais lorsqu'on demandait aux passants "where is the beach?" , notre accent était tellement déplorable, ils comprenaient BITCH (mauvaise fille si vous voyez ce que je veux dire) au lieu de BEACH et nous regardaient avec des yeux exorbités. Donc après une ou deux heures de recherche, nous avons repris le ferry pour notre bon vieux Manhattan.

A l'intéreur des boroughs (vous suivez toujours?), vous avez les quatiers. Ainsi à Manhattan, vous avez Harlem, Spanish Harlem, Upper East Side, Upper West Side, Midtown, Chelsea, Greenwich Village, Soho, Little Italy, Chinatown, Tribecca et Lower Manhattan. Voilà, c'est cela New York. Mais en réalité c'est bien plus que cela... bien plus que quelques noms célèbres et quelques cartes. NY on aime ou on déteste mais elle ne vous laisse jamais indifférent et elle vous marque à vie.

La première fois que je suis allée à New York City, je me suis retrouvée dans une ville de dingues où tous les excès du monde se concentraient sur une petite île: Manhattan. C'était peu de temps avant l'ascension du maire Rudolph Giuliani, et sa politique "Tolérance Zéro". C'était à l'époque où l'on pouvait trouver à toute heure de la journée comme de la nuit, de drôles de personnes, laissées à l'abandon sur les trottoirs en plein coeur de Times Squares, un des quartiers les plus célèbres de NYC. Pauvres touristes que nous étions, nous nous demandions: "mais est-ce normal? Ils ne bougent plus? On dirait qu'ils sont morts? Et tous ces new-yorkais qui les enjambent comme si rien n'était!" On ne comprenait pas; Tout comme on ne comprenait pas les dealers en plein rue ou encore ces coups de fusils et notre Joe le Taxi nous criant" baissez vous!, ils profitent du feu d'artifice du "Independance Day" pour régler leur différent".

C'était une ville de dingues, pauvres petites touristes que nous étions, ce fut un choc culturel la première fois que j'ai rencontré La Grosse Pomme.

C'était mon tout premier voyage. Mon premier voyage d'adulte. J'avais 21 ans, chouette, l'âge légale aux Amériques, pour entrer dans les pubs et consommer de la Bud Light. Auparavant j'avais pas mal sillonner les routes de France de long et en large, pendant nos vacances d'été où notre père nous conduisait d'un gîte à un autre, et moi assise à l'arrière, le nez à la fenêtre pour ne pas vomir sur les petites routes de montagnes, et tous les autres routes aussi d'ailleur. Nous franchissions parfois les frontières de l'exagone, un petit bout d'Italie, un autre d'Espagne, du chocolat en Suisse... j'avais également fait 2, 3 camps d'ados m'emmenant dans quelques pays exotiques du bassin méditerranéen. Mais rien de comparable. Pour la première fois c'était NOTRE VOYAGE, le mien et celui de ma meilleure amie de fac, la grande Stéphanie. Un  jour, comme cela ça nous avait toqué. "Et si on allait à New York cet été". Sitôt dit, sitôt fait. Novices que nous étions, nous avons sautées sur un forfait tout prèt à l'agence de voyage, ce genre de forfait qui vous pompe tout votre argent pour un minimum de temps. Certes, compagnie aérienne des plus classes, pour ne pas citer Air France. Ceci dit services et repas des plus impeccables (quelques années plus tard j'ai voyagé sur Air Pakistan, un voyage low cost, et je peux vous dire que la prière au décollage vous donne les chocottes: est-ce vraiment nécessaire?!!). Certes hôtel trois étoiles, à deux pas de Times Square, avec grooms et tout le toin toin. L'année suivant, nous ne sommes pas tombés dans le même piège à touristes, le guide du routard en poche, nous avons troquées nos valises pour des sacs à dos, notre 3 étoiles pour des auberges de jeunesse ou du camping et de ce fait, notre petite semaine de vacances pour 6 longues semaines d'aventurières, l'occation de voiture et à nous la liberté sur les routes du grand West Américain; mais ça c'est une autre histoire...